Bulletin n° 21. Association TVM.

Novembre 2014.

 
 

Bulletin n° 21. Novembre 2014.

Un conteneur pour MADAGASCAR


Pourquoi ce titre à notre bulletin qui se fait peut-être attendre, puisque les dernières nouvelles que nous avions communiquées de MORARANO datent de début juillet, losque le village avait été victime de l’attaque de bandits voleurs de bétail ?

Un conteneur, car nous avons l’opportunité de recueillir pour le diocèse d’Antsirabé et donc pour Morarano un certain nombre de matériels stockés près de Château-Thierry, et qui nous ont été proposés. Surtout du matériel médical : lits, fauteuils roulants, pansements ; mais aussi des bicyclettes.
Nous avons également stocké des cartons de livres scolaires, ainsi que du matériel qui pourrait servir au centre de formation agricole Miotisoa, ou encore à une formation ménagère pour les filles ayant terminé leur scolarité, et dont la seule perspective est le mariage.

Le père Romuald nous a également fait part des besoins du village: équipements pour la cantine scolaire, entre autres des marmites noires qui seront utilisées avec des fours solaires.
(Lors de nos séjours à Madagascar nous avons pu voir l’utilisation ingénieuse de ces marmites chauffées toute la matinée par la chaleur concentrée par une parabole recevant les rayons du soleil).

Des fournitures scolaires (cahiers, craies, stylos, etc.) seront également d’une utilité certaine. Nous savons aussi que des pièces détachées pour voitures sont très appréciées.

La liste ci-dessus n’est pas limitative : nous restons en contact avec le père Romuald pour la compléter et évaluer la pertinence de ce que nous pourrions réunir.

L’envoi du conteneur
Pour arriver à finaliser ce projet, il nous faut franchir un certain nombre d’étapes.

- Le financement tout d’abord. Nous voulons continuer à apporter notre soutien à l’école et au dispensaire de Morarano, tout en finançant l’acheminement, dont le coût est de 265€ par m3. Nous pensons envoyer 15 à20 m3.  Nous aurons donc besoin de matériels pour remplir ce conteneur, mais surtout de fonds pour concrétiser l’envoi.

- L’organisation du départ. Une fois le contenu réuni, et après avoir établi le contrat de transport, le conteneur mis à notre disposition (a priori à Château-Thierry) devra être chargé en une demi-journée maximum.
C’est là un gros effort qui nécessitera l’aide ponctuelle d’une main d’oeuvre bénévole. Nous espérons pouvoir réaliser cette opération au printemps 2015.
Ensuite, le départ effectué, le conteneur arrivera 4 à 6 semaines plus tard au port de Tamatave. D'où il sera acheminé par train jusqu’à Antsirabé, la voie de chemin de fer entre Antanarivo et Antsirabé ayant été rétablie récemment.


La situation à Morarano

Début juillet, nous avons été informés par le père Romuald de l’attaque de l'attaque du village par des bandits «Dahalos ». Voleurs de bétail, ces bandits ont, à la suite de leur attaque, emmené le père Ferdinand collègue de Romuald et trois jeunes de l'école professionnelle.

Il y avait une grande crainte sur leur sort : mais ils ont été finalement libérés assez rapidement. Après avoir partagé les inquiétudes du père Romuald et des habitants du village, nous avons été comme eux soulagés de leur libération.

Depuis cet évènement 4 gendarmes ont été affectés pour la sécurité du village ; mais l’Etat n’a pas les moyens d’assurer leur hébergement. C’est donc à la communauté de le faire, et c’est ainsi que dans l’attente d’une solution, ils sont logés au …presbytère.

Cette année encore le village a subi des invasions de criquets. Au niveau national, il serait sans doute possible de procéder à une éradication massive des criquets, pour un coût relativement raisonnable, mais rien n’est entrepris faute de moyens financiers.

Autres dégâts : ceux occasionnés par les termites. Les plafonds de l’ancien bâtiment scolaire ont été complétement détruits pas les termites. Ancienne école, car face à cette invasion d'une part, et d'autre part pour faire face à l’augmentation du nombre d'élèves et la création progressive des classes de collège, de nouvelles salles de classe ont été construites. Avec notamment des fenêtres métalliques, forcément plus chères, mais qui n’ont pas la même fragilité envers les termites.

Le père Romuald sollicite notre aide pour réhabiliter les locaux dévastés qui serviront à d’autres activités de la communauté.

Bonnes nouvelles

Face à ces informations qui pourraient générer un profond découragement, il y a de bonnes nouvelles.

- Lors de son séjour en France, nous avons accompagné le père Romuald prés de Château-Thierry chez un agriculteur, Mr Lenaerts (qui par ailleurs stocke dans un hangar une grande partie du matériel destiné au conteneur). Mr Lenaerts a participé depuis plusieurs années à la réalisation de pompes à bélier, dont nous avons déjà parlé dans de précédents bulletins.

Rappelons que cette technique permet d'acheminer l'eau sans utilisation d'énergie externe. Le pompage de l’eau est assuré par le courant de l’eau lui-même. Là où coule de l’eau, il y a la possibilité d’installer une pompe à bélier.
Le père Romuald a intégré cette technique et en a retransmis les principes à son retour à Madagascar. Il nous a dit dans son dernier courrier que les essais étaient concluants. C’est une bonne nouvelle, car plusieurs solutions ont été tentées auparavant sans succès à Morarano, ou bien faisant appel à une énergie trop coûteuse (gazoil).

- Autre bonne nouvelle, les résultats de fin d’année de l’école et du collège de Morarano. La totalité des élèves en fin de primaire et en fin de secondaire ont réussi les examens officiels.
Ci-dessus quelques-uns d’entre eux dans l’allée des baobabs, en voyage de fin d’études pour fêter le succès.
C’est une nouvelle réjouissante, quand on connait la proportion d’enfants malgaches qui ne sont pas scolarisés : soit parce qu’ils doivent travailler pour assurer leur subsistance, soit que leurs parents ne peuvent payer l’ écolage (modeste contribution financière).

Bien qu’un nouveau président malgache ait enfin été élu à la fin 2013, la situation politique n’est pas encore améliorée pour autant. Plusieurs mois ont été nécessaires pour trouver un premier ministre. Toutes ces incertitudes se ressentent dans le quotidien de tous. L’insécurité demeure, les malgaches n’ont guère confiance dans leurs dirigeants. Malgré les embûches rencontrées, la réussite du projet de Morarano et ses réelles avancées sont porteurs d’espérance et nous stimule à continuer à le soutenir, même si nos moyens restent limités par rapport aux besoins identifiés.

 
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