Bulletin n°10 
bulletin de novembre 2009.

 
 

QUELQUES NOUVELLES DE MADAGASCAR ET DE MORARANO

 
Depuis notre dernier bulletin (en mars dernier) la situation politique à Madagascar a fait plusieurs fois la une de l’actualité. Plusieurs personnes nous ayant demandé comment évoluait cette situation, nous avons pensé qu’il pouvait être intéressant de faire une rapide synthèse de cette évolution, en profitant de l’occasion pour donner quelques nouvelles de nos projets à Morarano.
En mars dernier, à la suite d’une manifestation réprimée dans le sang (plusieurs dizaines de morts) le président Ravalomanana a été contraint à la démission par l’armée à laquelle il a avait remis tous ses pouvoirs. Les militaires ont immédiatement remis ces pouvoirs à son principal opposant : le maire de Tananarive : Andry Rajoelina. M. Ravalomanana s’est exilé en Afrique du sud, mais ses partisans ont continué depuis des manifestations sporadiques ; certains allant même jusqu’à commettre des attentats.
La révolte contre le président Ravalomanana a été suscitée entre autres, par la main-mise progressive de son entreprise ; « TIKO » sur de nombreux secteurs de l’économie malgache, mais aussi par des dépenses somptuaires : par exemple l’achat d’un  Boeing présidentiel.
Parue dans la Croix du 2 avril dernier une interview du père PEDRO donne sa vision de la situation. Rappelons que le père PEDRO bien connu en France est engagé depuis plusieurs années auprès des plus pauvres de Tananarive, à qui il redonne une dignité par le travail et l’accès au logement. Cette interview donne la perception de la crise malgache par un acteur engagé sur le terrain .
« L'extrême pauvreté, c'est une bombe. À Madagascar, elle concerne 70 % de la population. Et cette bombe éclate au moment le plus imprévu. Il y a aujourd'hui un risque de guerre civile. Et ce risque est, involontairement, accentué par la communauté internationale, qui a suspendu son aide et laisse flotter sa décision sur une reconnaissance du nouveau pouvoir. C'est le peuple qui a voulu ce changement et il doit être écouté. Couper l'aide, c'est punir le peuple qui a voulu un changement. On ne peut pas punir tout un peuple ! Pendant toutes ces années, les bailleurs de fonds ont eu peur de dénoncer le mélange des genres entre intérêts publics et privés au sommet de l'État. Ces présidents qui abusent de leur pouvoir, qui n'ont aucune opposition en face d'eux, les bailleurs de fonds pensent faire un moindre mal en se taisant face à eux, et c'est un tort. Quant à l'Union africaine, elle n'a aucun poids ! En son sein, il y a des présidents qui sont au pouvoir depuis quarante ans. Quels conseils peuvent-ils donner à part : "Restez tranquilles, ne détrônez pas le président" ? De quel droit des mercenaires viennent-ils dans un pays qui n'est pas le leur pour défendre un président ? On est dans le troisième millénaire, et on paye des mercenaires pour venir tuer les gens qui réclament le changement ! Il faut que tous les présidents d'Afrique et de Madagascar comprennent que s'ils laissent dans la pauvreté la majorité de leur population, ils sont sur un siège éjectable. Tant qu'il y aura de la pauvreté, il y aura des présidents renversés.
En Afrique, la démocratie est en train de se créer. Et ces changements de régime sont à chaque fois un pas en avant. Il faut avoir confiance. L'Afrique, ce sont les Africains qui vont la sauver. C'est l'heure des jeunes en Afrique. Il y a beaucoup de talent, de connaissance, d'expérience en eux. C'est leur moment. Bien sûr, certains cherchent à sauvegarder leurs privilèges, c'est logique. Mais il y a des exceptions, et ce sont ceux-là qui redonnent du sens à la politique. Si le président n'est plus aimé par le peuple, on en change, comme ça a toujours été le cas dans l'Histoire. Depuis l'indépendance, à Madagascar, c'est la rue qui impose cette alternance. C'est la façon malgache de faire les choses. Acceptons-le. Un jour la démocratie va grandir et prendre un visage plus serein. »
Le départ du président Ravalomanana n’a pas été accepté par la communauté internationale (Organisation des Etats Africains, Union européenne, ONU). Ce qui fait que l’aide internationale à Madagascar a été suspendue et l’est encore à ce jour. Ceci dans l’attente de l’organisation d’élections qu’il sera difficile de tenir, vu le peu de fiabilité des listes électorales.
Des négociations ont été organisées entre les différentes parties à Maputo (Capitale du Mozambique) sous l’égide de l’ancien président de ce pays. Si les proches de l’ancien président sont de moins en moins nombreux, il garde toujours l’espoir de pouvoir revenir au pouvoir ; mais les membres des partis d’anciens présidents espèrent aussi tirer profit de la situation.
Ces négociations ont quand  même permis certaines avancées mais de nombreux blocages persistent en particulier sur les échéances pour un retour à une normalité acceptée par la communauté internationale : nouvelle constitution, processus électoral. Une question importante reste sans réponse : le « tombeur » du président Ravalomanana, Andry Rajoelina (ancien maire de Tananarive, comme l’avait été Ravalomanana) est, selon la constitution actuelle, trop jeune pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. Il n’a en effet que 35 ans. Acceptera-t-il de se retirer ?
Une nouvelle rencontre de négociations se tient depuis fin octobre à Abdis-Abeda. La France quant à elle semble avoir fait le choix de reconnaître le nouveau pouvoir.
Quoiqu’il en soit c’est le peuple malgache qui subit les conséquences de ces luttes pour le pouvoir. L’économie s’enlise notamment sous l'effet de la suspension de l'aide internationale. En ce moment l’aide qui est apportée au  peuple malgache l’est par des organismes non gouvernementaux qui continuent leur action. Raison supplémentaire pour l’AEDTV de maintenir son soutien.
A MORARANO
Isolé sur les plateaux de l’intérieur, le village de Morarano ne subit pas, du moins directement les conséquences des vicissitudes politiques de la capitale.


Du fait de la venue en Europe du père BRUNO, nous avons perdu un relais efficace sur place. Le père BRUNO est actuellement à Rome en formation pour 3 ans. Il faut maintenant attendre plus longtemps pour faire parvenir des messages et avoir réponse. D’autant que les liaisons téléphoniques que l’on avait pu avoir directement avec Morarano il y a un an  ne fonctionnent plus.
En début d’année, nous avions fait part du sentiment de sécurité qu’avaient trouvé les habitants du village par l’installation de paratonnerres que nous avions financée.
Nous avons appris ensuite que les 5 puits creusés il y 2 ans ne fonctionnaient plus correctement. Nous avons envoyé plusieurs messages pour connaître la raison de ces disfonctionnements. Nous venons enfin d’appendre qu’il serait sans doute nécessaire de procéder à un approfondissement de 4 m environ pour pallier à ce problème et que les puits puissent donner de l’eau toute l’année. L’entreprise qui les a creusés devrait intervenir pour faire ce travail. Cette intervention pourrait entrer en complément du chantier que nous avons financé et donc, dans des conditions financières satisfaisantes. Comme nous avons reçu une subvention de 2000€ du Conseil Régional de Champagne-Ardenne, nous pourrons financer cette opération
Nous avons également appris, qu’à la rentrée scolaire, allait s’ouvrir à Morarano une classe de 6° pour que les enfants puissent continuer au moins une année de scolarité sans devoir aller à Maputo à 65 km du village. La construction des classes a été assurée par les parents qui ont fourni chacun 40 briques fabriquées par eux-mêmes. Comme nous nous y sommes engagés, nous allons continuer à soutenir l’école, attendant de recevoir le budget prévisionnel  pour déterminer le montant de notre subvention.
Le père Collignon qui est un des membres fondateurs de l’AEDTV, va se rendre après Noël à Antsirabé en tant que conseiller spirituel des Servantes du Sacerdoce. A cette occasion, il pourra peut-être se rendre o Morarano et au moins rencontrer à Antsirabé les représentants du village. Cette rencontre devrait nous permettre de déterminer les orientations et priorités pour continuer notre soutien en 2010.
Le compte-rendu qu’il nous donnera nourrira notre assemblée générale au début de l’an prochain.

 
 
 
Merci pour votre générosité à tous. Rappelons à  ceux qui sont imposables que les dons effectués, même minimes permettent d’obtenir une réduction d’impôt égale à 66% du montant du don. A ne pas oublier avant le 31 décembre.
 
MERCI
A TINQUEUX



Durant l’été 2008, notre équipe de 6 jeunes de 18 ans, membres du groupe Scouts et Guides de France de Tinqueux, a découvert l’Ile Rouge de Madagascar et réalisé un projet de développement en partenariat avec l’association AEDTV dans le village de Morarano.



Lors de notre séjour, nous avons proposé des animations aux enfants du village et contribué à l’amélioration des conditions de vie dans le village en réalisant des travaux de peinture et en construisant des latrines
 
Le vendredi 26 Février 2010 à la maison des associations de Tinqueux
Nous organisons un moment convivial avec les enfants de Tinqueux afin de témoigner et de les sensibiliser aux conditions de vie des jeunes dans un  pays pauvre comme Madagascar.





Lors de cette rencontre, nous présenterons  un film retraçant notre aventure dans le  pays et dans le village de Morarano. De plus, l’ensemble des dessins réalisés par les enfants du village sera exposé.
 
 
 
 
 
 
L’horaire sera indiqué ultérieurement par la maison des associations (Rue Croix Cordier ; 
TEL : 03.26.83.60.40 ; http://www.tinqueux.org/agenda.html 
)



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